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voyage en famille au Mali le long du fleuve Sénégal
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31 décembre 2010

venderdi 24 décembre, veille de Noël

Nous voici partis en brousse. Un 4X4 soi-disant climatisé nous a conduit sur une piste cahotante traversant un paysage caillouteux. Première visite de la journée, Médine, son fort et sa gare, témoins de l'histoire coloniale de la France. Les paysages sont magnifiques.

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Nous arrivons ensuite aux chutes de Félou, que le chantier de la nouvelle centrale électrique défigure complètement. Néanmoins le dédale des bassines naturelles et des cascades est impressionnant. Sur la rive, Zoé discute avec quelques enfants et échangent leurs meilleures grimaces. Une petite nous apprend que le coeur de nénuphar se mange, et notre guide Sissoko nous montre le café sauvage.

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PLus loin, c'est le village de Sabouciré, capitale du royaume de Logo, lieu de la célèbre bataille. C'est indubitable, nous avons quitté la ville. Ce sont de petits villages avec des cases et des greniers ronds en banco aux toits de chaume. Parfois le chaume est remplacé par le banco ou par de la tôle, mais c'est rare. A part les téléphones portables qui sonnent souvent, les antennes téléphoniques alimentées par le solaire et les motos, on voit peu la modernité à l'occidentale... Mais les gens ici ont l'air heureux.

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Après le repas au campement de Kakoulou, chez André et Catherine, nous avons pris le "moteur", la pirogue pour aller sur l'île, à Modin Kané. Là, une myriade d'enfants nous assaille pour nous saluer, nous tenir la main et demander des photos. Nous traversons le village en passant de famille en famille, car ici le village n'est pas "loti", c'est-à-dire séparé par des murs qui entourent les concessions des familles. De l'autre côté de l'île, c'est la baignade mais seulement pour les filles : ici on ne voit pas les hommes se baigner.

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Au village de Kakoulou, c'est la fête. Pas seulement parce que c'est Noël, mais aussi parce que les familles en profitent pour célébrer quelques fêtes familiales : des fiançailles, et la prise de pagne d'une dizaine de fillettes. Des danses dans les rues autour de ces jeunes filles de douze ans, et le soir nous assistons à la cérémonie. Les femmes des trois familles dansent, pendant que les fillettes, assises, se balancent. Plus tard, des scènes dansées qui miment les provocations entre garçons et filles, les garçons finissant par fouetter les jambes des filles avec une branche. Démonstrations de courage aussi lorsque les garçons s'exposent au milieu du cercle, bras tendu, pour se faire fouetter le bras assez violemment. Les jeunes sont excités, frappent fort, les "vieux" interviennent pour réguler.
Ce vendredi, nous changeons notre programme pour assister aux autres étapes de la cérémonie. Le matin, en musique, les femmes du village accompagnent les jeunes filles toujours mal attifées jusqu'au fleuve au son des tam tam et des cloches. Victor est invité à entrer dans la danse, puis c'est Caroline. Les griottent chantent les louanges de ces toubabous qui dansent. Il fait très chaud. La descente au fleuve est interdite aux hommes. Les jeunes filles sont lavées par d'autres filles un peu plus âgées, plusieurs fois, puis coiffées au peigne. Elles sont revêtues de leurs pagnes informes et dépareillés, qui ont été lavés.
Au petit soir, les filles se font tresser les cheveux pendant que les femmes dansent autour, versant des céréales et des arachides dans des bassines. Leurs chants évoquent les étapes de la vie d'une femme. Nous sommes arrivés à l'accouchement, les femmes penchées vers l'avant les mains sur les reins. Plus tard, les tabours reprennent. Chaque famille a embauché quelques musiciens. Les garçons de la famille portent, chacun leur tour, les filles dont les tresses traditionnelles sont ornées de perles et de koris. Ils dansent, et plus ils dansent plus ils montrent leur force. C'est la première fois que nous voyons les filles sourire, mais il paraît que c'est exprès qu'elles avaient l'air renfrogné. C'est vraiment le meilleur moment de la journée.
Le soir, nous loupons la pièce de théâtre des jeunes chrétiens mais pas la messe de minuit à 21 heures. Nous avions l'espoir que la messe en brousse serait un peu plus rigolote que les messes de chez nous mais non. Pas un murmure hormis le bedaut et le prêtre, qui prononcent une partie de la messe en français rien que pour nous, et le choeur qui chante faux. La ferveur est là, mais elle est intérieure.
De retour au campement, la musique donne à plein. Personne ne danse, il fait noir et l'alcool a déjà fait son effet. Nous préférons aller nous coucher... La musique n'est pas vraiment "malienne".

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