Vive le train pour voyager

Hier lundi, journée de voyage entre Bamako et Kayes. Nous avons opté pour le train, souvenir de l'époque coloniale et de la lutte pour l'indépendance après la longue grève de 1947. Et nous ne l'avons pas regretté, malgré les 15 heures de voyages !

 

Le train est confortable, équipé de ventilateurs qui ne fonctionnent plus, de prises électrique qui ne fonctionnent pas, et de sièges confortables et espacés. Pour prendre un billet, c'est un peu l'épopée, mais finalement on est assis, peu avant 7 heures, dans une atmosphère bon enfant.
Le chef de gare siffle le départ à l'heure précise, mais le train ne s'ébranle que 10 minutes plus tard, un petit retard que les usagers de la SNCF ou du RER nous envieraient ! Des vendeurs de boissons fraîche, de viande grillée et autres bricoles passent dans les travées, ainsi qu'un sorcier hableur.  Mieux que le bar du TGV !
C'est à partir de Kita que le voyage se corse et devient vraiment folklorique : là, des gens montent avec des marchandises diverses, des enfants, et s'intallent dans les travées. On nous regarde avec le sourire, les blancs qui prennent le train pour Kayes ne sont pas nombreux. On partage avec nous les arachides ou les coeurs de palmiers, on nous confie les enfants, on nous apprend trois mots de bambara... Quelques jeunes nous traduisent parfois les questions des plus âgés.

 

Les gares sont assez folkloriques : le marché se déplace aux fenêtres, des jeunes femmes ou des enfants portant sur leur tête des plateaux de légumes, des sandwiches, du thé, du manioc et j'en passe s'approchent des fenêtres en criant "gatobê !", "thébê !"

 

Les paysages sont magnifiques, notre train traverse la savane arborée, la forêt, les villages... Nous apercevons au loin des falaises, des feux de brousse, parfois le goudron.

   

A Kita, un jeune garçon aperçoit Marie Pierre et l'interpelle : il était élève du lycée de Bafoulabé et l'a rencontrée lors de sa dernière visite, en février. C'est étonnant, mais la même scène se reproduit en garde de Mahiné : il nous semble bientôt que Marie-Pierre est connue comme le loup blanc !

Ce matin, rencontre des profs du lycée de Kayes. Les élèves ont anticipé les vacances et les profs sont désoeuvrés. Les échanges sont intéressants : qu'est-ce qui a pris à Sarkozy de prétendre que les Africains n'ont pas d'histoire ? Comment mettre l'informatique dans les apprentissage lorsqu'il n'est pas dans les programmes, et finir les programmes malgré tout ? Enseigner la philo avant la terminale ? Quels sont les programmes d'histoire au lycée ? Quels livres de référence pour enseigner l'histoire du Mali médiéval (ben oui chez nous c'est au programme de 5ème !) ?

 

Ensuite visite du marché. Pas beaucoup de touristes ici, ce marché est très vivant et les gens très contents de nous montrer ce qu'ils vendent. Tout le monde nous interpelle sur la France bloquée par la neige. Par 38 degrés, ça fait rêver en effet ! Mais ici, 38 degrés c'est l'hiver et on croise des maliens en anorak et bonnet.

Comments

[Francis]

Merci pour ce coktail de documents ; tout y est, le texte, les photos, les croquis !!!! Il me manque les odeurs et les bruits d'ambiance... C'est le dépaysement total sous 38°, un peu comme ici, parfois moins 8°.

Bonnes fêtes de fin d'année et au plaisir de recevoir d'autres message.

Francis.

[Betty]

Coucou les chanceux !
C'est Sacha qui fait ces jolis dessins ???
Je vous fais de gros bisous.
Betty