Kayes

Caroline, Sacha et Zoé

Ce matin on est allés à la banque pour retirer de l'argent. C'était méga long, on a passé deux heures et demie. En attendant j'ai joué au Yams avec papa. On a pas eu les sous.
On est revenus manger dans le restaurant le plus nul de Kayes, le plus désagréable, il n'y avait rien à manger, c'était long et de tout petits plats légers. Pas un chou, pas une carambole, pas un pâtisson, pas un salsifi. (Zoé et Sacha)

Pendant ce temps, Sacha, Caroline, Marie-Pierre sont allés au marché avec Sissoko, notre guide de la semaine prochaine. On est allés faire les courses pour les petits déjeuners, les pique niques et quelques repas de la semaine qui vient. Il y avait des patates douces, des noix de Cola pour donner aux chefs des villages dans lesquels nous allons séjourner, il y avait une sorte de soukh, une sorte de marché couvert avec des vêtements, des légumes, des herbes pour se soigner, des bijoux pour se soigner, du savon, du beurre de karité, des arachides, des pommes de terre, du manioc, que je voulais acheter pour goûter mais ça ne se mange pas cru pour les européens. On dirait que c'est le marché partout dans la ville : dans les rues goudronnées ou pleines de sable, dans des petites boutiques ou sur des étals en bois, couverts de paille tressée ou à l'air libre.

    

On est allés acheter du tissus à la Comatex pour faire un ensemble à Zoé. Il n'y avait presque que des tissus pour les vêtements d'écoliers, avec des devises du genre "travail, discipline, réussite". Nous sommes ensuite entrés dans un tout petit passage presque invisible qui menait dans un atelier de couture : d'innombrables petites alcoves avec des hommes plus ou moins jeunes (et quelques enfants) sur des machines à coudre toutes très vieilles. Notre tailleur avait sa machine dans le tronc d'un manguier. Quelques mesures sur la bête et hop, pour 2500 francs CFA notre ensemble est prévu pour 16 heures, soit quatre heures plus tard.

   

Zoé est allée se faire tresser les cheveux. Ca a pris 1heure 20, et il y avait une dame à côté qui se faisait tatouer les pieds. Le tressage des cheveux ça faisait très mal, mais Zoé est très belle. On a bien ri avec les gens qui passaient et restaient voir le spectacle.

 

On a pris un taxi moto.

 

On est allés se promener le long du fleuve. Même le petit soir, le fleuve grouille d'activités : lessive, jardins, et puis plus loin le quartier des ferroniers qui surplombe le fleuve et dont nous entendions le martèlement.


Victor:

Trois calamités dans le pays: la poussière, qui, à cette époque, est très fine, et recouvre tout; la pollution par les moteurs thermiques de voiture (pourries de chez pourri) et les motos omniprésentes; enfin, les plastiques, que les commerçants sortent à chaque fois que le client achète trois oranges, et qui finissent à terre dans les rues.

Mais soyons positifs, la ville de Kayes, mais c'est vrai pour toutes les villes et villages du Mali, est un immense supermarché, où l'on trouve de tout: des vêtements aux outils de jardinage, chaque corps de métier a son quartier.

J'ai photographié des ferrailleurs qui demontaient des bidons de 200l pour en faire des supports de bouteilles de gaz, d'autres qui démontaient des moteurs, qui remontaient des ressorts,...

 

Et pourtant, c'est impressionnant le nombre d'hommes qui sont désoeuvrés dans les rues. Les rues sont encombrées de monde, alors que les nôtres sont vides. Et les maliens sont très ouverts, souriants et très sympathiques. Nous n'avons aucune appréhension à circuler dans les petits coins du marché. Bon, je vous laisse.