Lundi 27 décembre

Nous nous séparons ce matin. Pendant que Marie Pierre va travailler avec ses collègues du lycée, nous allons au marché de Mahina. C'est assez étrange : Mahina est la ville marchande, grâce à la gare, plus importante, plus vivante mais elle dépend de la petite Bafoulabé. Sur le marché, des tas de gens vendent des tas de choses en toutes petites quantités : patates, manioc, arachides, maggi poulet...

La banque affiche fièrement les sigles des cartes bancaires mais hélas, pas de distributeur et pas de change, non plus. Le banquier nous suggère le marché noir et nous donne l'adresse du magasin qui fait du change au marché noir. C'est l'Afrique ! Nous passons aussi devant une pompe à essence tout à fait bricolée mais qui a meilleure allure que celles que nous avons croisées jusqu'ici : des bouteilles de récupération qui permet d'acheter l'essence au litre. Je comprends maintenant pourquoi Mamadou, notre chauffeur, nous a fait faire le plein à Kayes ! Nous voyons à l'oeuvre quelques artisans, le tailleurs, le cordonnier.

   

Au lycée de Kayes, l'ambiance est joyeuse. Ce sont les vacances mais de nombreux professeurs sont là, dont les deux profs de maths qui travaillent avec Marie Pierre sur le vidéo projecteur et Géogébra. Le proviseur nous reçoit très cordialement, le documentaliste nous fait visiter son CDI dans lequel on trouve de nombreux romans, quelques livres documentaires et trois ordinateurs, qui ne fonctionnent plus cependant. Il faut vraiment concevoir des ordinateurs adaptés au climat et à la poussière de l'Afrique ! Nous sommes épatés par le dynamisme des enseignants, présents au lycée pendant les vacances, partant en stage pendant leurs vacances... Ils travaillent 38 heures par semaine, avec des classes de 50 à 80 élèves. Ils viennent aussi pour cultiver leur jardin dans l'enceinte du lycée, boire le thé, discuter...

   

Nous quittons le lycée. Sur la place de Bafoulabé trône un hippopotame au nez et aux pattes blanches. Sissoko nous en raconte l'histoire, une très belle histoire d'animal qui vient en aide à une petite orpheline avant d'être tué par erreur. Il est enterré près du fleuve. Nous y trouvons une pirogue qui accepte de nous emmener jusqu'aux hippopotames toujours vivants. Passant par la confluence du Bakoye et du Bafing, nous remontons le Bakoye grâce aux efforts de Salif Keïta, notre piroguier. Ils sont loin, et nous avons le temps d'admirer les jardins et les oiseaux aux couleurs incroyables qui s'envolent des berges. Nous finissons par trouver trois hippos qui se montrent un peu avant de s'enfoncer dans l'eau. C'est très impressionnant. A la confluence, les pirogues se croisent sans cesse, pleines de gens, de vélos, de motos... Quelques unes sont pleines de sable aussi, récolté au fond du fleuve. Un bac tout bleu se joint au ballet. il est en panne depuis une semaine, mais traverse quand même, poussé par les perches. C'est assez impressionnant...

     

Après le pique nique sous les manguiers, Marie Pierre nous emmène en balade le long du Sénégal, petite baignade avant le soir. La visite de Charles Terra, prof de math, vient terminer fort agréablement la journée.